« À propos de cette prétendue gaucherie de M. Corot, il nous semble qu'il y a ici un petit préjugé à relever. [...] Braves gens qui ignorent [...] quen général ce qui est bien fait n'est pas fini et qu'une chose très finie peut n'être pas faite du tout. » Ainsi Charles Baudelaire défendait-il la modernité du peintre contre des critiques à propos du Salon de 1845.
À l'occasion du bicentenaire de la naissance de Jean-Baptiste Camille Corot, un colloque international a eu lieu à l'auditorium du musée du Louvre ainsi qu'à l'Académie de France à Rome. Ces actes en restituent la teneur et proposent à la fois une vue plus nuancée sur le « modernisme » de Corot et reconsidèrent ses racines dans la tradition néoclassique. Corot, que l'on voulait peintre de plein air, ne travaillait-il pas davantage en atelier en s'éloignant des sujets ébauchés sur le motif ? Quelle fut sa formation et que peut-on dire de son goût ? Quel est le profil de ses collectionneurs contemporains ? Font-ils partie d'un public « moderniste » ou « traditionnaliste » ? Comment se définit son cercle d'amis ? Quels furent ses rapports avec le milieu des paysagistes en Italie ? Enfin, de telles questions permettent-elles de reformuler les problèmes d'attribution et de datation ?