Quand on rencontre la pensée de Pavel Florenskij on ne peut que prouver l'effet du vertige décrit par Nietzsche, on tombe sur les idées d'un penseur qui est allé fatalement plus loin, nous laissant savourer l'air des hautes sommets ; un rappel fatal pour les lieux de frontière entre les savoirs différents conduisit Florenskij à devenir un physique, mathématicien, ingénieur électricien, philosophe de la science épistémologiste, mais aussi théologien, théoricien de l'art, de l'esthétique, de la sémiotique et de la philosophie du langage échappant de fait à toute tentative d'encadrement disciplinaire. Un authentique géant de la culture tant scientifique, que théologique, explicitement reconnu comme un des plus grands maîtres de la pensée chrétienne, dans l'encyclique Fides et ratio par le pape Jean Paul II. C'est probablement cette perspective multidisciplinaire, désorientant par sa diversité, qui a condamné l'uvre de Florenskij à une incompréhension partielle : un auteur que, aujourd'hui encore, est perçu dans le domaine académique avec méfiance, à cause de cette vision, difficilement liée à un système de pensée préconstruite et schématique, une pensée considérée comme incontrôlable pour laquelle il faut une grande prudence du lecteur, à cause de ses passages continus.