Cette fin du XIXe siècle est, pour un jeune médecin de marine enthousiaste une époque qui lui permet de réaliser tous ses rêves : scientifique, humaniste, d'aventure. Les découvertes de Pasteur sur les microbes sont en train de révolutionner la médecine. Quand Joseph Averous, jeune étudiant, prend contact avec l'hôpital maritime de Brest, la méconnaissance de la transmission microbienne est telle que les tuberculeux recueillent soigneusement leurs expectorations dans des « draps crachoirs » à côté de blessés dans une salle par ailleurs d'une propreté éclatante. Les amputés suppurent, les appendicites meurent le plus souvent. Moins de 10 ans plus tard, Joseph Averous, jeune chirurgien, pourra opérer avec succès en respectant les règles pasteuriennes d'asepsie. Il partage par ailleurs la vie des marins, en courant les mers de Madagascar aux Comores, de l'Afrique aux Amériques. Proche des marins, il cherche à améliorer leurs conditions de travail, parfois effroyables : il faut voir la vie des soutiers et des mécaniciens dans la fournaise de la mer Rouge. Quelle que soit sa fonction, Joseph Averous reste fidèle au concept de la médecine humaniste dans son rôle de conseiller du commandant, ne craignant pas de s'opposer à lui le cas échéant, et se mettant à la disposition des malades de tous pays depuis Landevennec dépourvu de médecins jusqu'aux Antilles. Les nombreuses pages pittoresques de ce récit reflètent la verve, la gaieté, loptimisme de lauteur.