D'un côté, des dirigeants qui ne cessent de clamer que les hommes et les femmes sont le bien le plus précieux de l'entreprise... De l'autre, des collaborateurs qui se plaignent d'être mal aimés, peu motivés et qui se disent en quête de sens et de reconnaissance.
Les Français n'ont plus envie. Le constat est implacable. Ce peuple qui depuis des siècles attend plus que tout autre qu'on l'entraîne, qu'on lui montre le sens, qu'on le protège et le guide est entré en dépression nerveuse. C'est vrai du pays, ça l'est tout autant de ses entreprises qui pourtant proclament urbi et orbi que les Ressources Humaines sont leur richesse la plus importante mais qui traitent leurs salariés comme des variables d'ajustement. C'est en tout cas ce qu'expriment la flopée d'études et de sondages que les instituts publient chaque année.
Pourquoi nos élites dont on attendait tant ont disparu ? Pourquoi nos patrons considérés un temps comme le dernier recours sont-ils voués aux gémonies ? Pourquoi nos médias, dont la noble tâche était de nous faire comprendre le monde, ont-ils subitement changé de métier pour s'ériger en " marchands d'indignation " ?
Pourquoi nos directeurs de Ressources Humaines se sont-ils retranchés derrière une batterie de process RH pour dissimuler leur indigence à créer puis animer l'envie, ce qui devrait être la raison même de leur mission ?