« Il faut voir et non inventer », telle fut la règle de Colette journaliste. Qu’elle raconte le procès d’un tueur en série, la traversée inaugurale du paquebot Normandie, l’humble vie des femmes, à l’arrière, pendant les deux guerres mondiales, ou celle des bêtes ou des enfants, c’est le même regard que Colette porte sur les êtres : libre, curieux, aigu, direct. Une façon de percevoir le monde à travers les sens qui n’appartient qu’à elle.
Grande ouvrière des lettres, Colette fut aussi pendant un demi siècle une infatigable journaliste et sans doute l’écrivain du XXe siècle qui aura consacré le plus de temps à la presse : Le Matin, Le Figaro, Le Journal, Paris Soir, Marie-Claire… Elle a collaboré à des dizaines de journaux, rédigé chroniques et reportages, toute sa vie, avec la régularité et la rigueur d’une grande professionnelle. Et le talent d’un immense écrivain.
Cent trente articles resurgissent aujourd’hui des archives de la presse française. Un pan entier de l’œuvre et le plus grand ensemble d’inédits publiés depuis la mort de l’écrivain.
Texte établi, présenté et annoté par Gérard Bonal et Frédéric Maget
Gérard Bonal, écrivain, spécialiste de Colette, lui a consacré plusieurs ouvrages dont Colette intime (Phébus, 2004).
Frédéric Maget, professeur de lettres, est l’auteur de nombreux écrits sur Colette dont il a également édité les Lettres à Missy (Flammarion, 2009).